Patrick Dréhan

(Article d’octobre 2021)

Ce n’est pas parce que des pages se tournent, que l’histoire est terminée. Après avoir marqué de sa patte. durant 33 ans le festival de la Côte d’Opale, Patrick Dréhan continue de programmer, de mettre en scène et d’écrire. Rencontre avec un amoureux de la culture dans son expression la plus large.

► Après 33 ans à la tête du festival de la Côte d’Opale, que représente cette aventure pour vous aujourd’hui ?
Ce sont d’abord des souvenirs forts, avec des artistes formidables. Des Miles Davis, Johnny Clegg, Michel Jonasz, Eddy Mitchell, Jeanne Cherhal venue alors qu’elle était enceinte de 8 mois, un incroyable Stephan Eicher dans les carrières de Marquise et bien d’autres…
Ca laisse naturellement une foule d’images dans la tête.
Beaucoup sont devenus de vrais amis ! Quand Sébastien Hoyer et moi imaginons le Jazz Meeting, un festival dans son magnifique jardin de Conteval – sans budget – des gens comme Richard Galliano, Eric Pâque, Gérard Butcher et d’autres me font l’amitié de répondre présents, c’est formidable !
J’ai pu aussi exprimer ma part d’imagination et de créativité avec la mise en scène des finals du festival. Ma « folie » a été rendue possible par l’oeil bienveillant et professionnel de Bruno Dupont, mon complice des studios du Bras d’Or. Bien sûr, le départ du festival a été douloureux. Mais aujourd’hui, je peux parler de résilience. De nouveaux projets me portent.

► Avec le théâtre de l’Echange, vous retrouvez la mise en scène. N’est-ce pas le fil conducteur dans votre parcours ?
Le théâtre est là depuis très longtemps. Au lycée, je dirigeais le club de théâtre, à Sciences Politiques à Strasbourg aussi. Ma thèse portait sur la décentralisation théâtrale… A Paris, j’ai rencontré Jean-Paul Sartre. J’avais 24 ans et tenais à monter “Les mains Sales”. Mais lui refusait de laisser ce texte être porté sur les planches. Avec pugnacité, j’ai obtenu un rendez-vous… Et il a accepté : j’ai été le premier à monter cette oeuvre. C’était au théâtre des Mathurins à Paris en 1976. Le festival de la Côte d’Opale a aussi été un beau terrain de jeu, avec les finals, mais aussi des pièces comme “Le Scaphandre et le Papillon”. Avec le théâtre de l’échange, j’ai un immense plaisir de travailler avec Pascal Chivet  et Philippe Harbart, ainsi que les deux comédiennes, Sylvie Martel et Aurore Ambre. J’aime beaucoup
cette pièce Mariés et associés. La tournée s’annonce belle avec 15 dates !

► Comment en êtes vous venu à l’écriture ?
Lorsque j’étais au festival, j’alimentais le blog chaque jour des événements, des humeurs de chaque moment. Ecrire a aussi été toujours là. Il m’a donc été très naturel d’avoir envie de coucher sur le papier les souvenirs de 33 ans de festival. Cela a donné “Algues et Rythmes” paru aux Editions Navaro. C’est une anecdote qui a fait naitre l’histoire du deuxième livre “Le voyage en Italie”, publié chez Sydney Laurent. Tout est né de la demande étonnante du maitre de thèse de mon fils qui lui a proposé d’échanger le prêt de sa Twingo pour un déménagement en Italie contre une semaine de séjour dans les Pouilles… Le temps des cerises, mon troisième ouvrage sortira en janvier, avec le
même éditeur. Il s’agit d’une fable politique… il se nourrit des illustrations d’Eric Coppin et d’Edmont Trucchi. Je vous laisse la surprise.

► Qu’est-ce que tout cela vous procure ?
J’aime et j’ai toujours envie d’aller au contact de l’Autre, de rencontrer le public…

► Avez vous d’autres projets ?
Je continue de travailler à la programmation du festival de Jazz de Tourcoing. J’ai aussi quelques projets avec les communes de Dannes et La Capelle…