Anne Thunin

(Article de novembre 2020)

Anne Thunin a posé ses valises à Boulogne-sur-Mer il y a une dizaine d’années. Comédienne, elle a fondé sa compagnie “Onimagine”. Elle est sur scène ce mois-ci dans le cadre des Semaines de la Critique.

A quand remontent vos premiers pas sur scène ?
Je devais avoir 5 ans quand j’ai joué ma première pièce. J’ai très tôt été sur scène, avec mes parents ou en club. Et je disais que je voulais être comédienne !

Quel a été votre parcours ?
Après le bac, je préparais les concours pour être orthophoniste, sur Paris. Mais le concours que j’ai réussi, c’est celui du conservatoire de théâtre du Xème arrondissement, chez Monsieur Bihoreau. Deux ans plus tard, j’ai réussi celui de l’Ecole Supérieur d’Art Dramatique de Paris. Durant les trois ans, j’ai beaucoup appris, dans toutes les disciplines en lien avec le théâtre, y compris le chant et la danse. Nous travaillions avec des metteurs en scène professionnels. C’était passionnant. J’ai commencé à travailler avant même la fin de mes études. Pendant une dizaine d’années, j’ai travaillé avec la compagnie Star Théâtre. J’ai participé à de très beaux projets, nourrie de belles rencontres artistiques et humaines. J’ai joué dans toute la France.

Pourquoi vous être posée à Boulogne-sur-Mer ?
Par amour ! Et je me suis tout de suite sentie bien. J’aime la relation à la nature, les couleurs, les lumières, et par dessus tout les gens. Très vite, je me suis constitué un cercle de relations et d’amis. Quant à ma vie professionnelle, comme j’avais toujours été au service des projets des autres, il était temps de créer ma propre compagnie. C’est ainsi qu’est né “Onimagine” . Je donne également des cours de théâtre au Portel et au centre Brassens.

En quoi l’imaginaire est important pour vous ?
Au théâtre, on peut tout faire. Il suffit d’y croire. Lorsqu’on propose un geste, le spectateur est aussi acteur : son propre imaginaire intervient pour y faire naitre ce que lui veut y voir. Ainsi, les imaginaires se rencontrent et se mélangent. Le même spectacle peut donner lieu à mille façons de voir, de vivre les choses. Cela élargit la vision du monde et la perception de l’autre. Cela nourrit et ouvre.

Que pouvez-vous dire de la pièce « Allons Enfants » dans le cadre des Semaines de la critique ?
C’est une pièce pleine d’humour, abordant un sujet sensible : Les valeurs de la république. Elle a été écrite par Pierric Maelstaf, à la suite d’un travail mené avec des collégiens, sur la laïcité qui est le fil rouge de ces valeurs. Plus que des mots comme liberté, fraternité ou égalité, il s’agissait de les vivre, de les éprouver par le théâtre, de se rendre compte de la nécessité de ces notions. Or les jeunes se sont totalement emparés du sujet. Les échanges ont été riches et vivants. En tant qu’artiste, je tenais à donner une suite à cette richesse. « Allons Enfants » trouve sa place dans les Semaines de la critique dont la vocation est de donner à voir des propositions inhabituelles pour ensuite se forger une opinion, à partir de ses propres arguments, enrichis de celui des autres. Il n’y a aucun jugement, pas de parti à prendre, juste l’envie de s’enrichir mutuellement. C’est déjà la 11ème édition.

Quels sont vos projets ?
De nouvelles créations sont à venir, autour de Noël, puis ensuite autour la Nature, avec de nombreux partenaires dans tout le Boulonnais. A chaque fois, il s’agit de se servir des outils du théâtre pour mener différentes actions : permettre à des mamans de retrouver confiance en elles, à des jeunes de prendre la parole en public, de travailler l’imaginaire en apprenant à raconter ou à inventer des histoires, etc…

 

Propos recueillis par Florence Pécriaux